HISTOIRE

Portail d’affaires et d’informations de Saint-Pétersbourg - aperçu général, capitale du nord, description, raisons pour visiter Saint-Pétersbourg

Le 11 octobre 1702, en plein guerre du Nord (1700-1721) qui opposa la Russie à la Suède, les troupes russes s’emparèrent de la forteresse suédoise de Notebourg, sur le lac Ladoga, à la source de la Néva, et le 1er mai 1703, de la forteresse de Nienschanz située dans l’embouchure du fleuve. C’ainsi que fut atteint le but principal de la guerre: la Russie obtint enfin la sortie si longtemps désirée vers la mer Baltique, dont il fallait maintenant garantir la sécurité contre l’ennemi extérieur. Aussi, le 16 (27) mai 1703, on posa, sur l’île aux Lièvres, dans le delta de la Néva, la première pierre de la nouvelle forteresse qui allait permettre aux Russes de se fixer sur les bords du golfe de Finland. La cérémonie officielle se passa en toute simplicité en présence du prince Alexander Menchikov, compagnon d’armes et ami intime de l’empereur Pierre le Grand. Le jour de la fondation de la forteresse, baptisée à la manière hollandaise Sankt-Pieterburgh – «ville de saint Pierre» - est depuis considéré comme la date de naissance de la Capitale Nord de la Russie.

La nouvelle citadelle se vit vite entourée d’une bourgade qui s’agrandissait malgré les coups de canons qui retentissaient tout autour. C’est la place de la Trinité avec l’église du même nom érigée elle-aussi en 1703 sur l’île de la Cité, voisine de l’île aux Lièvres, qui marquait le centre de la nouvelle agglomération. Tout à côté, se trouvait la première résidence impériale, la Maisonette de Pierre le Grand, une simple isba russe qui s’est conservée jusqu’à nos jours.

En automne 1703, sur ordre de Pierre le Grand et d’après son project, on commence la construction, dans l’embouchure de la Néva, de l’Amirauté fortifiée avec un chantier naval, qui s’entoure vite d’un faubourg peuplé par des marins et des ouvriers du chantier. Ce fabourg se transformera par la suite en un quartier animé, l’un des plus grands de la ville: le quartier de l’Amirauté. En même temps, on trace, plus en amont de la Néva, le Jardin d’Eté dans lequel l’empereur se fait construire un palais.

Cependant le sort de la jeune ville ne fut décidé qu’en 1709 lorsque les Russes défirent les Suédois sous Poltava. Cette brillante victoire qui changea radicalement le cours de la guerre, ainsi que la prise de la forteresse de Vyborg, en 1710, consolidèrent pour de bon la situation de Saint-Pétersbourg qui jouait un rôle de plus en plus important dans le devenir de la Russie en tant que puissance maritime. En 1712, la ville sur la Néva se voit proclamée capitale de l’Etat russe. Cet événément ouvre une page nouvelle dans l’histoire de l’urbanisme en Russie. Pour la première fois dans l’histoire russe, la construction d’une ville est réalisée d’après un plan bien prémédité. Pierre le Grand dirige lui-même les travaux, ce dont on peut juger d’après ses oukases et les esquisses faites de sa propre main. Le contrôle général est assuré par la Chancellerie de la ville, chargée de la création de projets d’habitations types destinées aux citadins d’états et de situation matérielle différents.

En 1710, l’empereur choisit l’emplacement du centre religieux et spirituel de sa nouvelle ville: le monastère Saint-Alexandre-Nevski. L’idée même de dédier un monastère au saint prince, particulièrement vénéré en Russie, qui défit en 1240 les troupes suédoises sur les bords de la Néva, à son confluent avec la rivière Ijora, devait souligner l’inaltérabilité de la frontière nord-ouest de la Russie.

Conformément à un oukase paru en 1718, une route spéciale tracée à travers les marécages entourant Saint-Pétersbourg, relia le monastère Saint-Alexandre-Nevski à la ville en construction et assura un accès facile au monastère « tant pour Sa Majesté Impériale et les membres de son auguste famille que pour les pèlerins et tous le bas peuple désireux à s’y rendre pour assister à l’office ». Cette route qui reçut le nom de la Perspective Nevski, se transforma par la suite en artère principale de la ville.

Pierre le Grand accordait une attention particulière à la formation du quartier de l’île Vassilievski, conçu comme la partie centrale de la nouvelle capitale. C’est là que fut transféré le port de commerce qui se trouvait initialement dans la partie sud de l’île de la Cité, ce qui contribua au développement rapide du quartier.

Ainsi, la forteresse Pierre-et-Paul (c’est ainsi qu’on rebaptisa par la suite la citadelle de l’île aux Lièvres), l’Amirauté, le Jardin d’Eté avec le Palais d’Eté de Pierre le Grand ainsi que les premiers bâtiments de la Pointe de l’île Vassilievski, devinrent-ils les premiers jalons de la splendeur future de Saint-Pétersbourg. Des années passèrent et, « de l’obscurité des forêts et des marécages », surgit, selon l’expression du poète russe Alexandre Pouchkine, « la merveille des pays boréaux », la ville de Saint-Pétersbourg.